Témoignage moissons B.Malfait : « Un transbordeur et deux moissonneuses-batteuses pour 1.200 ha »
En pleines moissons 2013, Terre-net est parti à la rencontre de Baptiste Malfait, agriculteur dans la Marne. La particularité de ses chantiers ? Un transbordeur de 34 m3 pour gérer la récolte de deux moissonneuses-batteuses : une Lexion 570 et une Lexion 600. Témoignage.
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Localisation : Montmirail, Marne (51)
Sau : 400 ha
Type : grandes cultures (blé, colza, maïs, tournesol...)
Uth : 3 (dont son père et un salarié permanent)
Autre activité : entrepreneur via la Sas Malfait : 4 fermes à façon, prestation de semis, de battage et de broyage de pierres.
Surfaces à récolter au total en 2013 : près de 1.200 ha.
Terre-net.fr : Quels matériels utilisiez-vous pour vos moissons, et pourquoi avoir investi dans un transbordeur ?
Baptiste Malfait : « Avant 2010, nous utilisions une moissonneuse-batteuse et quatre bennes. Chaque été, nous recrutions donc deux chauffeurs. Mais les distances entre les parcelles et le silo peuvent être importantes et atteindre 10 à 12 km aller. Lorsque la deuxième moissonneuse est arrivée, il aurait fallu ajouter une cinquième benne et donc un cinquième chauffeur.
Notre organisme stockeur (OS) a également participé à initier notre réflexion. Pour eux, l'objectif était de désengorger les silos secondaires et de gagner une étape en envoyant directement les camions aux silos primaires.
Nous avons donc décidé en 2010 de nous équiper d'un transbordeur Horsch Titan de 34 m3, avec pesée et freins pneumatiques. Nous l'utilisons avec un tracteur de 9 tonnes, car plus que la puissance, c'est le poids du tracteur devant le transbordeur qui est important pour la sécurité.
TN : D'un point de vue logistique, qu'est-ce qui change avec un transbordeur ?
BM : Avec ce système, on est pieds et poings liés à la logistique de transport. Il faut avoir un bon téléphone portable (rires). La gestion des camions et des temps de vidange est au cœur des chantiers. Le débit de vidange de la vis est donc un paramètre très important dans le choix du transbordeur. L'objectif est de supprimer les temps morts, car une moissonneuse qui vidange à l'arrêt, c'est jusqu'à 30 % de débit de chantier perdu.
Tout commence donc en amont, avant le début de récolte. Le nombre de camions nécessaire est estimé à partir des prévisions de rendement et des positions des parcelles. Ensuite, la veille on prévient l'OS de l'emplacement des champs qui seront récoltés. Et le jour même, quand on en finit un, on prévient les camions pour qu'ils attendent au suivant.
Sur la parcelle, les deux batteuses se suivent. Nous vidons d'abord la moissonneuse 1, puis la 2 dans le transbordeur, et avant de retourner au camion, on reprend le début de la trémie de la moissonneuse 1. Nous utilisons cette logistique, car sinon, le temps de rejoindre le camion, de vidanger, la première moissonneuse est quasiment obligée de s'arrêter.
Par ailleurs, l'OS demande à ce que les camions soient chargés en 30 minutes, et en général il faut deux transbordeurs pour remplir un semi-remorque.
Au final, avec cette logistique, on charge 3 à 4 camions à l'heure. Notre transbordeur est capable de suivre le rythme des deux moissonneuses-batteuses de l'exploitation (9 ha/h). Le débit de chantier varie entre 60 et 90 t/h en fonction des parcelles.
« L'objectif est de supprimer les temps morts, car une moissonneuse qui vidange à l'arrêt, c'est jusqu'à 30 % de débit de chantier perdus »
TN : Combien ça coûte de "passer au transbordeur" ? Est-ce rentable ?
BM : On ne peut pas parler de rentabilité au sens premier du terme, car investir dans un transbordeur ne fait pas gagner plus d'argent, ce sont des dépenses en moins. »
Voici l'étude qu'a réalisée Baptiste Malfait en 2010 au moment d'investir dans le transbordeur Horsch Titan. Actuellement, les prix catalogue d'un tel outil varient de 60.000 à 70.000 euros.
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